Wednesday, October 05, 2005





Petite anecdote lyonnaise...

Un soir de mai. Le printemps a commencé à dénuder jambes et épaules, et l'on aperçoit ça et là des petits bouts de strings et de culs. Le thermomètre passe la barre des vingt degrés, vous pouvez être sûrs que ces demoiselles vont vous montrer de quel bois elles se (vous) chauffent.
Avec quelques potes, on a été invité chez Kayoko et Hino, deux japonaises en transit à Lyon qui louent un appart plutôt sympa du côté de Saint-Jean. On doit y être a vingt heures. Avant d'y aller, tradition oblige, on va se mettre deux trois bières aux Terreaux. A vingt et une heures trente, on sort du bar.
En chemin on croise quelques popotins printaniers, bien moulés dans ces jeans bénis ultra fashion qui vous montrent que vous n'êtes qu'un pervers. Le pire c'est que la mode finira par tuer l'imagination. Pour l'instant elle n'est qu'à moitié morte. A quand le jean taille hyper-super-méga-basse? Passons... Les deux filles nous acceuillent chez elles à la japonaise, c'est à dire en premier lieu dans un japonais très courbé, puis dans un fulancais plus que correct. Elles ont préparé des maki, des maki, des vrais maki faits maison, qu'on s'empresse de dévorer parce que la binouze, ça donne faim. Ensuite on s'assoit tous autour de la table basse, l'ambiance est bonne, Hino nous sort du whisky. Histoire de bien finir de m'entamer, j'en bois un verre cul-sec, puis Hino me ressert. Ma tête tourne suffisamment, je vais pas tarder a faire la connerie de la soirée.
Kayoko nous montre son cadeau d'anniversaire. Elle l'a reçu la semaine dernière. C'est un magnifique bong en verre, avec une poignée ergonomique et tout. R. et V. décident de l'essayer, évidemment. Le truc tourne autour de la table, et quand il arrive vers moi, je décide qu'il a une forme vraiment trop étrange, et qu'il sera plus beau si je le retourne. Ce que je fais. Voilà la connerie. Pour une fois elle est venue de moi. Un demi litre de flotte se répand sur les paquets de clopes, les cendriers, les amuse-gueules. Ma gueule à moi elle s'amuse pas, tout le monde se fout d'elle. Mais j'épongerai en rigolant très fort, moi aussi. Pas perdre la face, surtout devant des japonaises, hein. Enfin là c'est un peu tard, mais elles sont comprehensives, et sans doute bien amochées elles aussi...
Puis un moment, il a fallu partir. On n'est plus que trois. A droite en sortant, rue Saint-Jean, on n'y voit pas grand chose. On ne doit pas comprendre grand chose non plus, mais on est bien, des p'tits djeun'z, quoi. Insouciants, et tout. Enfin à certaines heures faut dire qu'on aime bien les délires un peu glauques ; regarder "Salo" de Pasolini ensemble, juste pour voir, ou se prendre pour des gars décalés, faire des photos en toge romaine entrain de manger des raisins... Et ce soir-là, en arrivant vers le palais de justice, on finit de rigoler. D'une seule fenêtre on voit de la lumière, une lumière plutôt faible, un peu irréelle, mais pas trop. Ce qui paraît irréel ç'est l'éspèce de hurlement qui comme qui dirait traverse la nuit, genre étoile filante sonore mais en pas beau. Instinctivement on lève les yeux. Sûrement une cellule, un mec en garde à vue qui pète les plombs, il en peut plus, il craque, et se met à gueuler, c'est terrifiant. On s'arrête, on regarde. R. dit "mortel, ça vient d'où". Moi j'ai déjà mille hypothèses sur l'histoire de ce pauvre gars qui vient de pousser un deuxième cri, un gémissement aigu à faire tressaillir Jeanne Calment. La misère, tout petit, la galère, l'école buissonière, tout ça, la folie qui te guette. Une histoire à la TF1, lacrymogène à souhait. Les cris s'arrêtent pas, ils deviennent réguliers, de plus en plus violents, je commence à me dire que je vais me mettre à hurler moi aussi si on reste là, mais quand nos oreilles s'habituent, V. dit que ça vient peut-être pas de cette fenêtre là-haut. "Ah bon" on dit "tu veux que ça vienne d'où, allez, on bouge, ça fout les boules". Et on part. Au bout de quelques mètres, la rue redevient calme. On trouve ça bizarre, on se retourne. Sous la fenêtre, une caisse est garée. Et sous cette caisse, il y a un chat. Un chat incolore, avec des petits yeux qui brillent. Et les hurlements reprennent. C'est ce foutu chat qui ouvre sa gueule, depuis tout à l'heure. J'vous jure.

4 Comments:

Anonymous Anonymous said...

Toi, quand t'es bourré, tu l'es pas à moitié. mouarf!

4:10 PM  
Anonymous Anonymous said...

Très très bien écrit Sek... Philippe !!!T'as pas été sage..., Dob va te tirer les oreilles !!! ^^

2:44 AM  
Blogger philippe said...

youh, merci bien m'sieur Souv! ca fait bien longtemps qu'il m'a pas tiré les oreilles, dob, maintenant son délire c'est de m'encouler, sale condor, va.

8:21 AM  
Anonymous Anonymous said...

ma yé pé té tiré les oreilles et t'encouler en mêmé temps hé cono ! (salout souv ^^)

1:08 PM  

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