prose diarrhéique de 1999 (et oui, il faut meubler)

Engouement Faiblesse tardive et malchanceuse Trop de fumée autour d’un même homme L’illusion béate d’un poison mal administré
Et le retour difficile à une nature exacerbée Il fait froid cependant que la drogue remue Dans un monde étrange des soupirs malvenus Eteins la lumière ma pâle enfant
Eteins et te blottis contre moi Différences et grognements
Si le vent veut mon bien près de moi il te conduira Mais les hypothèses sont faciles Ne voyons-nous que nos péchés Et toi innocente et fragile arrête de mentir C’est effrayant mais je ne l’ai pas décidé Cest incohérent et presque parfait
Ce serait te cacher ce que je suis vraiment Mais qui suis-je vraiment L’amant fougueux le tourmenté le dépassé Dis-moi si tu peux voir autre chose que ma tendresse Si je regarde avec de vrais yeux Je suis vivant je suis vivant mais les zombies ont d’autres chemins à parcourir
Ton prénom est interdit devine le Je n’ai rien à te demander je n’ai rien à te proposer Je veux juste être sûr que ta vie de dimanche sera abandonnée
L’horloge du matin a vu passé ton spectre aux cernes monstrueuses ma pâle enfant ébouriffée Quand j’ai vu tes doigts fins glisser sur ta joue J’ai cru que mon sang allait se glacer Tant de froid dans ces yeux qui proclament ta liberté
Victoire j’aurais murmuré mais il y a toujours ce moment du destin où l’on se perd complètement Le ciel automatique a fait flétrir les jours heureux Tu m’aurais souri Est ce possible Il manque à ce désir son origine vraie Disparue Enfouie Oubliée
Et décrépitude avancée
Misérable est le regret D’insomnie en insomnie je ne ressens ni ne frémis Il paraît que les hommes ont en eux des trésors Mon trésor c’est ma peine mon cœur endolori
Ma vision sinistre des choses
On m’a dit que ces choses sont belles à regarder Et j’ai vu pourrir des enfants décharnés
J’ai vu des ouvriers construire des cimetières
Quand c’est pour te sentir que j’oublie je veux te montrer à quel point mon dégoût peut être différent Ma pâle enfant Mon spectre Mes pensées sont discrètes quand il faut te tenir la main pour que tes yeux restent ce qu’ils sont
Un jour je voudrais les voir fermés Savoir que tu ne peux plus voir que la face sombre de tes paupières Que j’aimerais voir autre chose enfin Le déluge L’enfer possesseur de la parole Alors belle ou malade Tu restes telle l’aurore Accrochée à mon front Projetant ta lumière sur un univers fatigué
Ton prénom est interdit devine le Sans foi tu respires et comme moi tu n’attends plus que cet instant
L’instant où se figeront les images sordides de la décomposition Notre monde ne rend pas la monnaie Je ne crois pas que le mystère ait à voir avec l’ignorance De souvenirs préfabriqués en destructions instantanées Le passé jamais ne survit vraiment Je suis vivant Je suis vivant
Quand dans un monde maculé par le péché par l’amertume par le sang Un ange apparaît pour de bon Que faut-il voir Pas les benêts qui veulent faire de leur route boueuse un chemin pavé d‘or et d’espoir Il n’y a d’espoir que dans l’alcool Que dans l’oubli
La misère et l’ennui sont le lot quotidien Du chien qui te regarde et reste sur sa faim